Millésime 2022 : un millésime enchanteur…

Comme dans un conte de fées, notre héros, le millésime 2022 aura surmonté et déjoué les pièges que chaque mois de l’année lui aura tendus. On peut déjà le dire, c’est une fin heureuse qui attend notre héros, pour le plus grand plaisir des gourmands.

Dans les brumes…

Si 2022 débute dans une douceur excessive, quasi printanière, l’hiver reprend ses droits très rapidement en ce mois de janvier. Les températures sont basses, tout comme le ciel. Le brouillard cache les petites mains qui s’activent pour tailler la vigne. Cependant, la grande absente de cet hiver 2022 c’est la pluie : les précipitations sont rares et faibles. Le constat est sans appel : il manque plus de 50% d’eau par rapport à une moyenne décennale. La vigne endormie ne pâtit pas en cette saison de ce déficit hydrique et avec les journées ensoleillées et douces du mois de mars, déjà, elle commence à s’éveiller : les bourgeons se gonflent.

Vignes givrées janvier 2022

Des frissons d’Avril aux chaleurs de Mai !

La vigne est en avance mais l’hiver n’en a pas fini : le froid revient pendant la première quinzaine d’avril. Le thermomètre descend, le vigneron frissonne de froid et de crainte. A ce stade, les bourgeons sont prêts à éclore mais encore protégés. Aucun dégât ne sera à regretter. Dès le 15 avril, les gelées matinales s’éloignent et les ceps de vigne se parent de leurs premières feuilles d’un vert éclatant.

Les conditions sont idéales pour la vigne : il faut chaud, la lumière est intense et la vigne pousse, se développe… le vigneron enchaîne les travaux au vignoble, l’ébourgeonnage bat son plein, il manque quelques saisonniers pour pouvoir garder le rythme de cette croissance effrénée…Mais tous donnent le meilleur et le vignoble est beau quand arrivent les premières fleurs. Dans les derniers jours de mai, tous les cépages sont en fleur. La floraison est groupée, rapide… Bref idéale. C’est un point positif mais pourtant les yeux sont tournés vers le ciel : toujours pas de pluie, on craint déjà la sécheresse.

Mildiou en embuscade…

On l’avait presque oublié tellement les conditions sanitaires ne lui étaient pas favorables. Mais le mois de juin arrive avec son lot d’excès : ces pluies remarquables (enfin un mois en excédent par rapport aux moyennes décennales! ), ces orages et ces coups de vent, ces températures quasi caniculaires… Il faut être vigilant : anticiper le palissage pour éviter que des brins ne soient irrémédiablement cassés par les rafales de vent, surveiller les signes de développement des maladies en cette période où les baies en formation sont si sensibles, traiter uniquement si besoin et continuer le travail d’ébourgeonnage pour équilibrer encore et toujours le cep.

Baies de raisin qui changent de couleur
Baies de raisin qui changent de couleur

Commence alors l’été, chaud et lumineux. Dès la première semaine de juillet, les baies ont suffisamment grossi pour que les grappes se ferment. Quelques semaines après, fin juillet, les baies changent de couleur. C’est la véraison : lentement le raisin mûrit, les arômes s’affirment, les tanins s’affinent… Malgré les périodes caniculaires, la vigne ne peine pas : quelques petites averses lui fournissent l’eau nécessaire pour poursuivre en toute sérénité son cycle végétatif. La vigne pourtant en avance depuis le début de la saison, prend son temps pour gorger les baies de sucres, les acidités descendent quant à elles rapidement…

Tapis encuveur et baies de Gamay

Quand arrivent les vendanges…

On attendra le 3 septembre pour débuter, et de manière assez inhabituelle, les vendanges avec une benne de rouge, de Pinot Noir. Ainsi pendant un peu plus de 20 jours, le ballet de la machine à vendanger et des bennes de raisins, le cycle du pressoir et les premiers verres de jus vont rythmer notre vie.

Période intense où se dessine sur le visage du vigneron un sourire satisfait et un regard pétillant de curiosité. Et oui, c’est un petit bonheur que de rentrer une vendange saine et qualitative. Cerise sur le gâteau : la quantité correspond à nos attentes ! La curiosité pique tous les palais : ce millésime est surprenant, quasi paradoxal. Il est à la fois ligérien par ses arômes frais et toniques, et la fois solaire par son intensité et ses notes mures.

Il faut encore un peu de temps pour que chaque cuvée exprime pleinement ce beau millésime… c’est dans le silence du chai que les vins peaufinent leur élégance… bientôt ce sera à vous de les découvrir dans la joie et la convivialité…

                                            Celle de la fin heureuse des contes de fées…