De l’eau, de l’eau de là-haut
Tout avait peut-être trop bien commencé avec un hiver froid, mais sans excès, surtout un hiver relativement pluvieux où les réserves hydriques s’étaient en partie reconstituées. Tout au long du mois de mars, le printemps s’annonçait, les températures d’abord clémentes, ont continué à augmenter. Le 25 mars, nous taillions notre toute dernière parcelle de Sauvignon à La Folie, et il faisait plus de 25°.
On sentait la vie reprendre, la sève circulait à nouveau dans tous les végétaux et les bourgeons des vignes étaient en train d’éclore. Pour Pâques on voyait déjà les premières feuilles des Chardonnay. Se profilait alors une belle année, une année précoce comme on les aime.
Le retour de l’hiver
Mais le froid est revenu, intense, brutal et il s’installait pour durer plusieurs jours. Le thermomètre est descendu jusqu’à -6°. Les matins de gel s’enchaînaient. Certains bourgeons ont gelé en bourre. On s’activait dès 5 heures du matin, toute l’équipe soutenue par les amis, allumaient les bougies pour chauffer la parcelle la moins touchée alors par le gel. Une période intense, épuisante même mais oh combien riche en émotions, en amitié et le sentiment d’avoir tout donné… Chaque pointe verte dans le vignoble était un réconfort.
Triste printemps
Le printemps débutait mais le cœur n’y était pas. La vigne lentement pansait ses plaies. Des bourgeons fébriles tout doucement se déployaient. Mais déjà une nouvelle menace guettait le vignoble : Mai se terminait sous une pluie quasi quotidienne et Juin débutait avec des niveaux de précipitations mémorables. Une petite accalmie pour le début de la floraison laissait enfin entrevoir une touche d’espoir sur ce millésime compliqué. Pourtant rapidement les pluies revenaient et avec elles, une forte pression maladie. Le vigneron a été sur le qui-vive : sur certaines parcelles les pertes étaient déjà estimées à près de 80%.
Patience, vigilance et constance des efforts pour ébourgeonner ce qui doit l’être, pour fortifier et préserver chaque ceps de vigne. Le vigneron se concentrait sur l’équilibre des ceps, des grappes, sur la substantifique moelle du millésime 2021…
Un peu de repos fin août pour le vigneron mais aussi pour la vigne qui profite enfin d’un soleil nourricier.
A l’aube de l’automne
Les vendanges débutaient sans en train à la fin de la quatrième semaine de septembre. On attendait la maturité : on laissait les grains se gorger de jus, de sucre : un degré raisonnable sans excès, de la fraîcheur sans agressivité voilà ce qu’attendait le vigneron. Chaque contrôle de maturité le rapprochait de son objectif… alors septembre a rimé avec patience…
Et, les jus dans tout ça ?
Récoltés à maturité raisonnable, les Sauvignon blanc ont libéré de beaux caractères aromatiques avec des notes de pamplemousse et de fleurs blanches. La bouche, bien que citronnée, dévoile une rondeur surprenante. Dans les Valençay, le Chardonnay, en tout petit volume cette année, soutient cette amplitude en bouche.
Les Rosés 2021 sont magnifiques : la récolte était un peu hétérogène mais juste le meilleur a été conservé dans nos flacons. Il offre une magnifique couleur rose tendre. Le bouquet dévoile une complexité tout en finesse. La bouche est aérienne avec des notes de baies rouges, d’agrumes, d’épices.
Pour les rouges, on retrouve le caractère ligérien dans chacun des vins : peu tannique, léger et gouleyant. C’est un panier de fruits rouges bien frais, croquant et frais.