La vie des vignes #1 : fleur de vigne

Légère, discrète, à peine visible, si subtile et finement odorante mais oh combien importante… voilà en quelques mots la fleur de vigne. Lorsque vous vous baladez dans le vignoble, de primes abords, vous ne distinguez rien. Pourtant,  le changement est là. Il faut s’approcher de plus près, soulever les feuilles aujourd’hui étalées et bien développées. Apparaissent alors ces inflorescences vaporeuses, ces prémices de grappes…

Pas plus grosse qu’une tête d’épingle

La grappe se dessine autour de cette infloresence composée de plusieurs ramifications. Au bout de chaque ramification, la fleur est là. Toute minuscule !

Pas de couleur chatoyante : les sépales et pétales sont d’un vert tendre qui se distinguent à peine. La particularité de cette fleur réside dans l’ouverture des pétales par la base : ils forment un petit capuchon qui va sécher et tomber.

Nos vignes cultivées sont hermaphrodites et auto-pollinisatrices. Le capuchon floral se détache et tombe. Les étamines se  redressent et déposent le pollen sur le stigmate de la fleur. Quand les étamines sont bien visibles, la pollinisation a déjà eu lieu. L’ovaire se transforme déjà en petite baie de raisin. C’est pour cela que l’on dit que la vigne n’est pas mellifère. Les insectes ne jouent pas de rôle dans la pollinisation de la vigne, ainsi la fleur de vigne n’a pas un parfum très prononcé ou des couleurs éclatantes.

Cette année, nous avons observé les premières fleurs aux alentours du 10 juin. Selon les cépages, la floraison est plus ou moins précoce. Chardonnay et Gamay ouvrent le bal, le Côt est lui plus tardif.

Les vendanges en ligne de mire

 La floraison est un période sensible : c’est elle qui va déterminer la quantité de production. Une bonne floraison se déroule par temps chaud et ensoleillé. En effet la pluie et le froid freinent la dessication du capuchon floral et le développement des étamines et du pistil. La fleur peut alors ne pas être fécondée. On parle alors de « coulure ».  Parfois la fécondation est imparfaite, les baies ne pourront pas grossir, elles resteront toutes petites, ne contiendront que très peu de jus, certes peu acide et très sucré. C’est le « millerandage ».

Cette année, les conditions étaient idéales : une floraison sous un soleil estival. Elle a été rapide. On croise les doigts pour la suite…

En théorie, cent jours après la floraison, le raisin est prêt à être récolté. C’est le temps requis pour que les baies atteignent leur pleine maturité. Ce temps n’est qu’indicatif. La météo des mois d’été jouera un rôle important dans le processus de maturation. La floraison nous donne une indication de la date des vendanges. Avec cette date, nous fixerons les contrôles de maturité qui nous permettront de récolter à maturité optimale. On vous en dira plus début septembre !