La Vie des vignes #6 : l’ébourgeonnage !

 

L’ébourgeonnage est notre pic de travail à la vigne, c’est dire si c’est une étape importante. Importante pour la structure du pied, importante pour la prochaine récolte, importante en temps, main d’œuvre et compétences…

Mais que fait-on exactement ?

Sans surprise, L’ébourgeonnage de la vigne consiste à supprimer des bourgeons. Pas tous, bien sûr, on va conserver les bourgeons qui porteront les grappes et la prochaine vendange. On va éliminer les bourgeons mal placés, ceux qui modifieraient l’architecture du cep, les bourgeons en trop et les contre bourgeons.

Il y a les bourgeons de pieds ou de cœur : ce sont des gourmands, ils freinent le bon développement du cep et ne sont pas fructifères.

Il y a aussi les doublons : ces yeux où deux rameaux prennent naissance. On va garder le plus joli, le plus robuste et surtout le mieux orienté…

Quand et comment ébourgeonner ?

L’ébourgeonnage débute en mai quand les rameaux font une bonne dizaine de centimètres et se termine en juillet.

Quand les pousses sont tendres et encore petites, il est plus facile d’ébourgeonner. On distingue mieux le pied et son architecture, les brins se coupent plus facilement. Mais la vigne se développe rapidement en mai et juin et dans la course entre le vigneron et la vigne, c’est souvent la vigne qui gagne. On termine l’ébourgeonnage alors que les rameaux sont bien développés, déjà durcis, le feuillage est dense et les vignes ont été relevées pour les préserver des coups de vent…

C’est un travail long et laborieux, entièrement manuel. On n’a encore rien inventé de mieux que l’œil et la main de l’homme pour façonner les ceps de vigne, pour sélectionner avec minutie et justesse les bourgeons porteurs de la prochaine vendange.

Mais à quoi ça sert ?

Alors que la taille de la vigne détermine la structure de base du cep pour la saison à venir, en créant le cadre sur lequel les pousses se développeront, l’ébourgeonnage intervient ensuite pour affiner cette structure, en ajustant le nombre de pousses et en éliminant celles qui sont superflues.

Le but premier de l’ébourgeonnage est de contrôler le nombre de grappes qui se développent sur les rameaux. En limitant ainsi la charge, les ressources de la plante sont mieux réparties, ce qui favorise une maturation plus homogène et une concentration d’arômes.

L’élimination des bourgeons surnuméraires favorise aussi un développement équilibré et harmonieux du cep. Un bon ébourgeonnage va ainsi préparer le travail de la taille de la saison suivante.

L’ébourgeonnage permet de répartir la vendange sur le cep. Ainsi, on améliore l’exposition au soleil. Des feuilles mieux éclairées seront de bonnes « usines » à sucre, en limitant des rameaux, les grappes choisies seront mieux approvisionnées en sucre, elles mûriront mieux, de manière plus homogène.

De même, mieux aéré, la vigne est moins sujette aux maladies, notamment fongiques.

L’ébourgeonnage est donc, vous l’aurez compris, une étape cruciale où la récolte se joue. C’est une étape à adapter aussi selon l’âge de la vigne, le cépage, le terroir… Une étape qui résume bien toute la diversité que nous offre Dame Nature et toute l’ingéniosité du vigneron pour canaliser cette liane aux baies succulentes.